Date et horaire : Vendredi, le 7 juillet 2023, de 19:00 à 20:30 PM (heure de Paris)

Lieu : Institut du Monde Arabe (bibliothèque), 1 Rue des Fossés Saint-Bernard, 75005 Paris

Langue : Français

Depuis 1967, environ 40% des hommes palestiniens sont passés par les geôles israéliennes. En Palestine, la prison est une expérience fondatrice, qui marque les vécus et l’histoire collective. En quoi le système pénitentiaire est-il un mode de contrôle des Territoires ? Dans quelle mesure la prison constitue-t-elle un lieu de formation et d’exercice de la politique ? Comment s’articule le lien entre Dedans et Dehors ?   

Avec : 

Asja Zaino, doctorante en histoire et anthropologie à l’INALCO, associée à l'Institut français du Proche-Orient (IFPO-Territoires palestiniens). À partir de 2012, elle a effectué plusieurs séjours en Palestine, notamment dans le village de Nabi Saleh où elle a mené ses recherches de master sur l’empreinte du système carcéral israélien dans la société palestinienne. Elle a publié Des hommes entre les murs. Comment la prison façonne la vie des Palestiniens (Agone, 2016), issu de son mémoire. Son travail de thèse porte sur les différentes formes de résistance des prisonnières politiques palestiniennes au sein des prisons israéliennes.

Stéphanie Latte Abdallah est historienne et anthropologue du politique, chercheuse au CNRS (CéSor-EHESS), spécialiste du Moyen-Orient et des sociétés arabes. Elle a travaillé sur l’histoire des réfugiés palestiniens, le genre et les féminismes, séculiers et islamiques. Attachée à développer des écritures alternatives en sciences sociales, elle a notamment coréalisé le film documentaire (avec E. Ahmad) Inner Mapping (Palestine, France, 51', 2017). Elle s'est également intéressée aux liens entre images, histoire et politique. Récemment ses recherches ont surtout porté sur les frontières, la carcéralité et la prison en Palestine/Israël. Ses travaux en cours s’intéressent aux mobilisations citoyennes émergentes liées aux économies alternatives, à l'autonomie, à l'écologie et aux utopies concrètes en Palestine, au Liban et plus largement au Moyen-Orient. Elle coordonne le programme de recherche ANR IMAGIN-E (Alter-Citoyens au Moyen-Orient. Inventer les résistances en temps de violence) (2022-2025). Ses deux derniers ouvrages sont La toile carcérale. Une histoire de l’enfermement en Palestine (Bayard 2021, traduit en anglais chez Palgrave Macmillan en 2022) et Des morts en guerre. Rétention des corps et figures du martyr en Palestine (Karthala 2022).

Riccardo Bocco, professeur émérite au Département d'anthropologie et de sociologie de l'Institut universitaire de Genève, il travaille, depuis 2013, sur les relations entre violence, mémoire et cinéma. Il étudie le rôle des réalisateurs et de leurs films dans la (re)construction des identités collectives lors des conflits armés (Israël/Palestine), post-guerres civiles (Liban) et dans des contextes post-dictatures (Argentine et Chili). Il est aussi membre du Conseil consultatif MPF-UMAM D&R. Il a également supervisé l’un des projets de MPF avec l’Institut de hautes études internationales et du développement de Genève.